Si l’essor de l’automobile a diminué drastiquement l’utilisation du cheval par l’homme, ce moyen de locomotion reste employé à des fins de représentation, mais également, et peut-être surtout, à des fins de contrôle et de surveillance de territoires vastes ou difficiles d’accès.
En ce premier tiers du XXe siècle, l’automobile est relativement répandue dans le monde occidental, même si la crise de 1929 n’épargne pas cette industrie. Toutefois, cette époque connaît un essor conséquent de l’automobile sous l’impulsion de constructeurs tels qu’Henry Ford aux États-Unis et Renault en France, qui appliquent à leur production le taylorisme, la « nouvelle organisation scientifique du travail » théorisée par l’ingénieur et économiste Frederick Taylor. L’automobile, moyen de locomotion de luxe jusqu’au début des années 1910, devient rapidement accessible à une fraction de plus en plus large de la population, surtout aux États-Unis.
Les services de police bénéficient bien sûr de l’essor de l’automobile, mais ils conservent pendant très longtemps une partie de leurs unités équestres. En effet, la police montée a toujours été particulièrement adaptée au contrôle des foules, et elle permet, en milieu urbain, d’évoluer sur des terrains ou dans des dédales de ruelles et passages auxquels la voiture n’a pas accès.
En milieu urbain, de nos jours, les cavaliers sont plutôt mobilisés pour parader que pour lutter contre la criminalité.
Les photographies présentées ici, prises entre 1906 et 1978, montrent des agents de la police montée de Boston et de Paris. Si la municipalité de Boston a supprimé son unité équestre en 2009, certaines villes américaines en possèdent toujours, comme New York, même si les effectifs ne cessent de diminuer au fil des ans.
De nos jours, les missions de patrouille font partie de leur quotidien, mais en milieu urbain les cavaliers sont plutôt mobilisés pour parader que pour lutter contre la criminalité. L’Australie possède une unité encore consacrée au maintien de l’ordre (la New South Wales Mounted Police), et on peut signaler également le cas de l’US Border Patrol, unité qui sillonne la frontière américano-mexicaine.
La France possède l’une des plus grandes unités de cavalerie au monde.
La France a gardé une forte tradition équestre policière et militaire. La police nationale dispose aujourd’hui de six unités équestres départementales et la Garde républicaine, sous le contrôle de la gendarmerie nationale, possède un régiment de cavalerie de près de 500 hommes et femmes pour presque autant de chevaux, ce qui en fait une des plus grandes unités de cavalerie au monde.

Agent de la circulation à cheval rue de Rivoli à Paris le 22 novembre 1922, agence Rol. Source Gallica.bnf.fr / BnF
Ces cavaliers sont affectés à des missions ponctuelles de patrouille et de surveillance, notamment dans les rues de Paris, dans les massifs forestiers du bassin parisien, autour du château de Chambord, sur le littoral en saison estivale, etc. Ils sont également mobilisés lors des grands sommets tels que le G20.

Cavaliers de la Garde républicaine devant la caserne du Château d’Eau, place de la République à Paris le 1er mai 1920, agence Rol. Source Gallica.bnf.fr / BnF
Si le déploiement d’unités de cavalerie en zone urbaine peut sembler aujourd’hui incongru (on croise davantage de policiers à VTT qu’en cheval), la mobilité des unités montées en fait des ressources précieuses pour le contrôle et la surveillance de grands territoires naturels, de zones difficiles d’accès et pour la recherche de personnes en montagne, sur les littoraux ou dans les bois.
- Agent cycliste et cavaliers militaires à l’angle du boulevard Magenta et de la rue La Fayette à Paris le 1er mai 1920, agence Rol. Source Gallica.bnf.fr / BnF
- Un policier à cheval à l’angle du boulevard de Sébatopol et des grands boulevards à Paris en 1922, agence Meurisse. Source Gallica.bnf.fr / BnF
- Monsieur Boursier, rédacteur au journal L’Œuvre, questionne un agent de police à cheval place de l’Opéra à Paris en 1923, agence Meurisse. Source Gallica.bnf.fr / BnF
- La police montée au coin de la rue de Rohan et de la rue de Rivoli à Paris en 1922, agence Meurisse. Source Gallica.bnf.fr / BnF
- Un homme offre une banane au cheval d’un policier, 1934-1956, par Leslie Jones. Boston Public Library.
- La police montée de Boston lors de la visite de Shirley Temple en 1938, par Leslie Jones. Boston Public Library.
- La police montée de Boston lors de la visite de Shirley Temple en 1938, par Leslie Jones. Boston Public Library.
- Jour de parade à Boston, 1934-1956, par Leslie Jones. Boston Public Library.
- Policier à cheval à Tremont Street, Boston, 1915, par Leslie Jones. Boston Public Library.
- Police montée en patrouille, Boston, 5 novembre 1932, par Leslie Jones. Boston Public Library.
- Au printemps dans un jardin public de Boston, par Spencer Grant, 1978. Boston Public Library.